TGV, train (de) givré(s)

TGiVre-1TGiVre-2Vous connaissez la recette du cocktail TGV de Nouvel An ? Prenez 10 minutes de retard au départ de Paris, un suicide (RIP, décidément) sur la voie TGV, donc une bonne heure de retard supplémentaire à prévoir pour cause de transfert sur la voie normale qui ne permet pas la grande vitesse. C’est tout ? Ah non non. Épicez un peu : ajoutez un caténaire gelé en gare du Mans, et plusieurs trains coincés avant le vôtre en rase campagne sur les 40 kilomètres de voie qui précèdent ladite ville au caténaire gelé. Ca se corse. Et ? Et vous noterez au passage que la traction de votre propre TGV montre des signes de faiblesse. Secouez bien le tout, et, tindiiin :

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A votre avis, qu’est-ce qui est le plus dur à supporter pendant les 11h30 de trajet Paris – côte Atlantique qui auraient justement suffi à vous le faire traverser, l’Atlantique ?

Pas la faim, en tout cas, même si le wagon-bar pris d’assaut a dû tirer son rideau faute de marchandise. Après les agapes de Noël et juste avant celles du jour de l’an, c’est d’ailleurs une expérience de la faim toute relative, mais qui nous a permis d’éprouver une joie simple, une vraie, une belle : après plusieurs heures d’arrêt en pleine campagne, atteindre une gare et voir une main chaleureuse vous tendre la boite ci-dessous. Peu importe son contenu (peu affriolant, forcément, mais ooh eh !), toute la joie est dans le geste !

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Quoi alors ? Euh, ma foi, pour paraphraser platement Jean-Paul Sartre, disons que l’enfer, ça peut être l’autre, là, oui, juste de l’autre côté du couloir. Un autre en forme de dame d’un certain âge qui voyage avec ses deux petits-enfants de 8 et 10 ans (insupportables, mais bon, eux ce sont des enfants), et qui râle. Fort. Qui ne fait même que ça. Et en 9 heures (un peu de répit sur la fin du trajet, puisqu’elle est descendue avant nous), combien de fois a-t-on le temps de répéter à quel point on n’est pas content, à quel point la SNCF est scandaleusement imprévoyante, et maintes choses positives du même genre ? Je n’ai pas compté, mais croyez-moi sur parole : *plein* de fois, *plein*. Et c’est totalement épuisant pour les voisins qui, sans ce déversement de fiel, auraient réussi à prendre leur mal en patience (et à se concentrer de temps en temps sur leur livre).

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Dès mon retour à Paris (après un beau séjour à Roscoff, photos prochainement), le Destin m’a fait un signe sous la forme d’un spam en papier : Rolande peut faire quelque chose pour moi. En échange de presque rien (mon numéro de carte bleue, en l’occurrence), Rolande me propose de remplir un “bon pour 72 jours de bonheur, de chance et d’argent dans les 6 prochains mois”. Carrément. Avec un porte-bonheur magnétisé en prime. Rolande, je ne suis pas médium, mais permettez-moi de vous donner un conseil : mettez “chance” en gras, et achetez des espaces publicitaires sur le site de la SNCF, ça peut marcher. En attendant, pardon de ne pas vous répondre, mais j’ai un autre bon à remplir. Celui pour le remboursement intégral du billet de train aller.

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PS
Bonne année à tous !
(Mais… pourquoi diantre ce bonnet ? Réponse dans un prochain post).

Edit : et une autre galère de 30 décembre, en voiture cette fois, c’est chez Mélaka !