Le bonheur est dans le thé

Le bonheur est dans le thé

Dans la famille Haruno, la cadette médite gravement sous ses couettes (comment se débarrasser du double géant d’elle-même qui l’épie sans relâche ?), l’aîné lycéen joue au go, tombe amoureux et court ou pédale à en perdre le souffle, la mère dessine des mangas animés sur la table de la cuisine et bondit sur sa caméra lorsque son beau-père, lui-même dessinateur (et passablement fêlé), exécute devant elle le mouvement parfait qu’elle cherchait pour un personnage, le père soigne par l’hypnose des patients qui jouent avec les anges, tandis que l’oncle ingénieur du son déambule, croise un ancien amour, ou observe des mains qui dansent le long d’une rivière. Les trains glissent à travers la campagne comme glissait le train du Voyage de Chihiro, les super-héros s’empêtrent dans leurs costumes trop grands, le vent dans les arbres en fleurs fait pleuvoir les pétales.


Et puis quelqu’un meurt, et juste après les funérailles, la visite dans la chambre de celui qui n’est plus mais dont l’odeur flotte encore donne lieu à une scène tout à la fois légère et bouleversante, grave et souriante, belle à en avoir les larmes aux yeux.

La première gorgée de thé, et autres plaisirs minuscules… Doudingue, improbable, lent et contemplatif, agité du bocal, poétique, plein de petits riens et d’effets spéciaux drolatiques, un film bulle de savon, un petit bonheur cinématographique, inégal peut-être, mais ô combien précieux : c’est The taste of tea, de Katsuhito Ishii.

En savoir plus :
la fiche du film sur l’IMDB
la fiche allociné
le site officiel du film (pour la page d’accueil et la musique, ou pour ceux qui maîtrisent le japonais, puisqu’il le site n’est malheureusement pas traduit).

PS J’ose à peine préciser que ce film semble être sorti dans moins de dix salles en France…