Vous patamodeliez ? Eh bien fimotez, maintenant

Vous patamodeliez ? Eh bien fimotez, maintenant

Alors, cette photo-schmilblick-mystère d’il y a quelques jours, c’était quoi ? Juste mes débuts en Fimo, pâte à modeler polymère qui durcit en cuisant au four ménager à 130°C. Plop. Plus exactement, c’était mon premier essai d’une technique très utilisée et abondamment décrite sur internet (ici par exemple), le millefiori. Plus je regarde le résultat, plus je me demande si le motif chiyogami que je cherchais à reproduire n’était pas, mh, un poil *audacieux*, pour un début ?

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Le problème, c’est peut-être que je fimote mentalement depuis un moment déjà. Ces derniers temps, il m’est souvent arrivé de modeler dans ma tête dès le réveil, encore dans un demi-sommeil. De décomposer un motif en prenant le métro, d’associer des couleurs en faisant la queue à la caisse du supermarché. Forcément, le passage à la pratique est un peu rude quand on a déjà brûlé pas mal d’étapes dans sa tête ! Contrairement à ce qui s’est passé quand j’ai commencé à modeler des figurines, je sens que la Fimo et moi allons avoir besoin d’un petit temps d’adaptation pour nous apprivoiser complètement.

À vrai dire, ça fait des semaines que j’ai envie de m’y mettre sérieusement, que je rumine et que je gribouille des idées. Assez bizarrement, ce sont presque exclusivement des idées de bijoux, alors qu’à part ma montre (minimaliste), je n’en porte que très rarement. Une fois remis en ordre ces gribouillis accumulés, j’ai découvert qu’ils se déclinaient dans pas moins d’une quinzaine de grands thèmes répartis dans au moins sept grandes catégories. Chaque thème se déclinant lui-même en plein de projets potentiels. Oui, parfois, j’ai envie de mettre de l’ordre dans mes délicieux petits (?) désordres de papiers et post-its qui traînent, et ça donne cette folie classificatrice, pathologie dont je reparlerai peut-être dans un prochain post.

Tout un nouveau dossier d’idées bijoux, donc. Des envies de colliers pleins de reliefs, de formes modelées,
des petits trucmuches drolatico-poético-loufoques illustrant aussi bien le monde des contes que celui des sciences et techniques ou du potager. Yapuka. Puka acquérir les techniques nécessaires pour illustrer tout ça le mieux possible, en espérant éviter le syndrôme du nunuchisme. Ou de la nunuchitude, c’est pareil, les deux me font peur.

Pour mon baptême du feu, j’ai pioché un des thèmes en stock, ou plutôt un sous-sous-thème (hahem), catégorie monde / voyages –> Japon –> imagerie kawai –> usagi (kawai = mignon, usagi = lapin), en m’inspirant d’une planche d’autocollants (image de gauche ci-dessus, voir d’autres exemples de chouettes autocollants sur le site de l’éditeur, Kamibashi, et merci à la personne qui me les a envoyés de San Francisco, me fournissant une fois de plus une source d’inspiration…). Allez, j’avoue, à l’origine, mon projet était un collier reprenant plusieurs des autocollants de ladite planche, mais bon, trop audacieux, bis repetita, chi va piano, etcetera. À droite du modèle, sa (tentative de) traduction en millefiori : ce sont ces “boudins” que j’ai coupés en tranches fines pour en recouvrir des perles (c’est à dire de simples boules de pâte à modeler). Le lapin modelé m’a permis de constater que la Fimo est agréable à travailler et bien plus fine que les pâtes autodurcissantes que j’ai toujours utilisées, chic chic chic !

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La photo ci-contre montre les perles avant la cuisson : je voulais en garder une trace, probablement à cause de témoignages de personnes ayant vu se casser ou se carboniser (au sens littéral) des heures de travail au moment du passage au four… je m’attendais à ce que ce soit le lot de tout débutant, ce qui m’inquiétait vaguement puisque la Fimo surchauffée dégage des fumées nocives (youpi).

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Mais finalement, non, rien de tout ça. Juste des perles et un lapin qui cuisent sagement, mais sous haute surveillance, pour que la température reste constante à 130 °C (*très* important). Et quand on découvre que le thermostat de son four a 30°C d’écart avec la température effectivement mesurée à l’intérieur et que sans rien toucher, ladite température folâtre gaiement entre 122 (grmpf, micro-remontage de thermostat) et 136°C (aaah, porte du four entrouverte pour faire baisser la température), on est content que la cuisson ne dure qu’une demie heure. Si ça se trouve, un écart de +/- 10 degrés est acceptable, mais que voulez vous, je débute ! Bon, je me doute que ces histoires de températures vous passionnent autant que moi, mais photo suivante.

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Plouf ! Dès la sortie du four, perles et lapin plongent dans l’eau très froide. Je leur laisse à peine le temps de refroidir un peu que déjà je tâtouille et j’observe… avant de me mettre à sautiller en hululant dans l’appartement (la cuisine étant trop petite pour qu’on puisse y sautiller sans se blesser) : non non, je ne me suis pas brûlée, c’est juste que… mais c’est tout bonnement génial, ce truc ! Pas le projet en lui même, non, le matériau ! Ca me plaît, ça me plaît ! Feu mes perles molles font désormais chklong chklong quand j’agite la petite boite où je les ai rangées. Très momentanément rangées, d’ailleurs, puisque moins d’une heure après la fin de la cuisson et sans avoir fait la moindre finition sur les perles, j’ai fait un montage provisoire en collier (inspiré par celui-ci) pour voir ce que ça pourrait donner : il manque quelques perles turquoises, peut-être, et une version plus petite du lapin ferait un pendentif intéressant au milieu… mais je suis contente. Ravie, même. Et je sens que vous allez en entendre reparler, de la Fimo.

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En attendant que je me familiarise un peu mieux avec tout ça, quelques sites à butiner : Queenofclay, la reine de l’illustration pâtamodelée en Fimo ; du côté des bijoux, des gens comme Ford et Forlano transforment la pâte polymère en des trucs comme ça, ou comme ça, et techniquement, ça me laisse rêveuse.