Les Créanciers

Les Créanciers

“De moi il n’y a rien à dire, je suis veuf et j’enseigne les langues mortes.”

Difficile de ne pas retenir cette phrase, proférée par un Lambert Wilson à la voix et à la présence physique impressionnantes, dont on se demande s’il ne s’agit pas tout simplement du diable qui porterait un costume et une chemise au col trop serré. C’était ce soir au Théâtre de l’Atelier, avec Emmanuelle Devos et Jean-Pierre Lorit, dans Les Créanciers d’August Strindberg.

Curieux comme, il y a peu, un drame bourgeois comme Gabrielle de Patrice Chéreau a pu me laisser de marbre au point de quasiment m’endormir, alors que celui de Strinberg mis en scène par Hélène Vincent, pas forcément beaucoup moins maniéré, m’a tout à la fois gardée à distance (fascination plutôt que compassion, comme un entomologiste regarderait ses insectes) et tenue en haleine. Me voilà même “réconciliée” avec Emmanuelle Devos qui m’avait fort agacée dans Rois et Reine. Bref, si j’y parviens, j’en ferai un dessin, ça vaudra probablement mieux puisque j’ai du mal à rassembler mes idées, et que je suis sûre qu’O. parlera de tout ça mieux que moi !