Flâneries amienoises

Flâneries amienoises

Dire que, petite, je traînais les pieds quand il s’agissait de visiter une xième église romane ou une nième cathédrale croisées sur la route des vacances. Même chose pour les musées, d’ailleurs. Dire que bien des années plus tard en revanche, j’ai exulté de pouvoir passer toute une année universitaire à étudier l’architecture gothique une ou deux heures par semaine. Dire qu’à l’issue d’un cours fort intéressant sur la cathédrale de Bourges, j’avais été prise d’un doute (forcément) affreux, et que mes parents, goguenards, m’avaient confirmé que oui oui, c’était bien à Bourges que j’étais restée dans la voiture pendant qu’ils la visitaient, la jolie cathédrale devant laquelle je venais de m’extasier en diapos.

Bon, je sais, “il faut bien que jeunesse” etc., mais, oooh, quand même, mes aïeux. Je ne peux pas m’empêcher d’y repenser lorsque je visite désormais volontairement, sciemment, de mon plein gré, gaillardement et avec plaisir des lieux qui m’auraient jadis fait trépigner d’ennui. Je suis même prête à accompagner O. à une série de conférences pourtant destinées à un public nettement plus informaticien que je ne le suis rien que parce que ça se passe à Amiens et que j’ai envie de voir la cathédrale !

Et donc ? Elle est impressionnante, surtout la façade. Écrasante par sa taille, mais légère dans ses innombrables sculptures. À l’intérieur, de la clarté. Deux pigeons voletaient sous les voûtes, il faisait tellement froid que l’haleine des visiteurs était toute blanche, et certaines peintures polychromes pâlies semblaient des fantômes traversant les murs et les siècles. Et je me suis souvenue à quel point j’aimais l’Histoire médiévale…

Ces fantômes, les murs de briques rouges qui parsèment la ville, la lumière qui joue avec des bouteilles alignées sur les murs d’une brasserie, tout cela est visible dans une galerie photos toute neuve de la catégorie “visites subjectives”.

PS Je constate que blogger est décidément fâché avec les accents circonflexes dans les titres, et une flânerie sans accent perd beaucoup de son charme…