Pollock dans le métro

Pollock dans le métro

Et si un millionnaire esthète et (forcément) excentrique achetait tous les espaces publicitaires du métro pour y afficher des reproductions de tableaux, des photos, des aplats de couleurs, que sais-je encore, de l’art, du gratuit, du beau ? Rien que pour quelques jours… Sous le ciel de faïence, de quoi faire briller les yeux en plus des correspondances.

Hautement improbable, soit. Tâchons donc de nous contenter de la beauté involontaire et inattendue qui s’offre parfois au détour d’un couloir, comme ce fut le cas il y a quelques jours station porte de Clichy : que diantre est-il arrivé à cette affiche vantant moult paniers de dragées enrubannés, colombes en papier, et autres accessoires de décoration pour mariage ? Nuage bienfaiteur (ah mais oui, bienfaiteur, puisque mariage pluvieux etc.), averse de pluie souterraine et ultra-localisée puisque rien d’autre aux alentours ne semble avoir été touché ? Mystère. Toujours est-il que par la grâce d’un phénomène étrange, une affiche à la gloire du kitsch-pour-pas-cher s’est muée en une explosion colorée presque digne de la toile d’un peintre expressionniste abstrait, pleine de coulures, de matières et de textures, du moins pour l’oeil, puisque l’affiche est restée étrangement lisse sous les doigts.

Si seulement le poinçonneur des Lilas avait vu ça.